Deux Parigots dans les Favelas

Publié le par Magno Itinere

Selon la définition officielle le mot favela "désigne actuellement les bidonvilles brésiliens (quartiers pauvres). Il s'agit de quartiers situés sur des terrains occupés illégalement, le plus souvent insalubres (marécages, pentes raides des collines), et dont les habitations sont construites avec des matériaux de récupération. Les plus connues et les plus étendues se trouvent dans la ville de Rio de Janeiro qui en compte près de 968 et rassemble le tiers de la population urbaine" (source web).

A Rio de Janeiro contrairement à Sau Paulo par exemple, les Favelas font partie du décor urbain, elles se trouvent à l’intérieur de la ville, en général entre deux quartiers aisés. Le choc est violent. On passe par exemple des immeubles bourgeois d’Ipanema, à la favela Cantagalo en l’espace de 20 pas. 20 autres pas plus loin vous mènent de nouveau dans le quartier riche de Copacabanna.


Rio de Janeiro-072

Les favelas, les petites maisons en brique, entre deux quartiers riches

Depuis 2008, sous la présidence de Lula, un programme de réhabilitation des favelas (appelées désormais comunidades pour plus de politiquement correct) tente de sortir les populations de la violence et de l’extrême pauvreté en dotant ces quartiers d’une police de proximité (les Unités de Police Pacificatrice), des infrastructures de base (ascenseur élévateur pour faciliter l’accès, eau potable et électricité, traitement des eaux), et d’un tissu social solide (écoles, centres de loisirs, etc.).
Sid nous propose de nous conduire pour voir de nos propres yeux la Favela Santa Marta, l’une des premières à avoir bénéficié du programme de pacification.
Nous y accédons par l’un des ascenseurs élévateurs mis à disposition par le gouvernement et évitant tous les jours aux habitants de devoir grimper 1km en montée abrupte pour atteindre leurs maisons. Nous arpentons les « rues » de la favela au rythme des explications de Sid, nous nous arrêtons pour saluer et parler avec les habitants. Sid nous réserve une surprise de taille, il nous mène sur le lieu où s’est effectué le tournage du Clip de Michael Jackson himself pour la chanson « They don’t really care about us ». A sa mort un artiste de la favela lui a dédié ces deux œuvres en hommage :

Rio de Janeiro-087 Rio de Janeiro-086

Cette visite nous a beaucoup marqués si bien que nous avons décidé d’aller plus loin dans cette expérience anthropologique. Nous avons trouvé sur le net l’adresse d’une Pousada (auberge ou maison d’hôte en portugais) qui se trouve dans une autre favela plus proche des plages de Copacabanna et Ipanema - la Favela Cantagalo.
Elle est tenue par une habitante de la Favela, emploie des jeunes de la communité et permet de se loger tout en encourageant les initiatives des habitants pour créer d’autres débouchés économiques. Le lieu est simplement décoré mais très propre. Le premier soir, Leonardo le frère de la patronne nous emmène diner dans un boui-boui de la favela. Il nous parle du programme de pacification et nous explique qu’il n’y a plus d’armes qui circulent dans le quartier ; plus de guerre de gang ; plus de barrage à l’entrée. Seul persiste la vente de cocaïne aux enfants des quartiers riches d’Ipanema et de Copacabanna, car comme il nous explique naïvement « c’est eux qui continuent à demander ! ».

 

Rio de Janeiro-200

Escaliers qui mènent à la Pousada (ou auberge en portugais)

Une expérience inoubliable d’autant que la vue est superbe de la Pousada. D’ailleurs les favelas étant construites de bas en haut, les habitants disposent d’un panorama impressionnant sur la vie de Rio de Janeiro. Le seul luxe qui leur soit permis !

Rio de Janeiro-142

Vue de notre chambre de la Favela, sur la Favela voisine, de nuit c'est presque joli ...

Dounia

Publié dans Brésil

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
I
Wa dounia wa nti imta ghadi tji ra ghadi i khtfokome je rigole bse7teque o raahtek rire koni 3la khatrek lmohime twehchnak o morade welde fatna rabat tzade 3ndo wolde
Répondre